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Les conséquences pour l’économie sont imprévisibles et pourraient être très graves. L’OCDE estime à 2,4% la baisse du PIB mondial en 2020. Le risque de récession augmente.
Le gouvernement italien a signé le 1er mars un décret de 3,6 milliards d’euros en faveur de l’économie pour faire face à l’émergence du coronavirus. Les dégâts pour l’économie à court terme sont estimés entre 9 et 27 milliards d’euros et le PIB devrait baisser de 3%.
L’Italie a été le premier pays touché par le coronavirus. Le pays est plongé dans une psychose qui oblige le gouvernement à prendre d’importantes mesures restrictives. S’il est vrai que le gouvernement a protégé la santé publique dans un premier temps, compte tenu de l’urgence il n’a pu adopter que des solutions qui ont bloqué des zones entières en Lombardie-Romagne. L’économie italienne a subi un très fort contrecoup: elle a vu son activité économique immédiatement diminuer.
Le nord de l’Italie est “sinistré” économiquement
À elles seules la Lombardie, la Vénétie et l’Émilie-Romagne représentent 40,1% du PIB national et 50% des exportations totales. La propagation du coronavirus est devenue considérable dans toutes les régions du nord et en quelques mois il est probable qu’une bonne partie de l’économie nationale sera fermée. En effet, c’est en Lombardie, Vénétie, Émilie-Romagne, Piémont et Ligurie que la moitié du PIB national et des recettes fiscales sont générés.
À cause de l’urgence sanitaire, 70 événements ont été reportés.
L’économie italienne paiera un prix très élevé à cause de la crise du coronavirus. Les conséquences économiques dépendent de l’évolution de l’épidémie et cela explique l’incertitude pour l’avenir de l’économie. À court terme, l’épidémie et surtout les mesures pour la contenir provoquent une baisse du PIB comprise entre 9 et 27 milliards d’euros selon des hypothèses données sur l’ampleur des pertes (et gains) dans les différents secteurs. La baisse de l’économie, en revanche, varie entre -1% à -3%.
Le secteur des salons
Le secteur italien des expositions génère un chiffre d’affaires de 60 milliards d’euros, attire 20 millions de visiteurs chaque année et génère 50% des exportations des entreprises italiennes qui y participent. Le secteur des salons italiens est parmi les premiers exposés. À cause de l’urgence sanitaire, 70 événements ont été reportés, dont le salon du meuble de Milan, le salon de lunetterie Mido, le Cosmoprof de Bologne et l’exposition du bâtiment Samoter. Si cela ne s’arrête pas, il y aura un effet domino dangereux, car le secteur pèse 275 milliards.
Tourisme: premier arrêt des États-Unis et de la Chine
Le chiffre d’affaires du tourisme international en Italie est estimé à 42 milliards d’euros (+7% par rapport à 2017). Les États-Unis sont le deuxième pays au monde (après l’Allemagne) en nombre de touristes en Italie. Compte tenu de la situation, cinq universités américaines en Italie ont été temporairement fermées. Les deux compagnies américaines Delta et American Airlines ont fermé leurs vols vers Milan. Le tourisme américain représente 2,8 milliards d’euros.
Les deux compagnies américaines Delta et American Airlines ont fermé leurs vols vers Milan.
L’Italie est le deuxième pays le plus visité par les touristes chinois après la France. En 2018, il y avait environ 3 millions d’arrivées et un chiffre d’affaires d’environ 700 millions d’euros. Une réduction optimiste de 30% du tourisme chinois, soit environ 1,6 millions de moins, entraînera des dommages directs de plus de 200 millions. Les régions les plus touchées seront le Latium, la Toscane, la Vénétie et la Lombardie, qui interceptent ensemble plus de 80% des nuitées des touristes chinois.
Commerce international
La situation instable affecte évidemment le commerce international. Si l’on calcule que les exportations générées par les provinces du nord de l’Italie touchées par le coronavirus représentent 138 milliards d’euros.
Les risques pour l’emploi
Avec le décret du Premier ministre du 23 février 2020, le gouvernement est intervenu pour rendre plus immédiat l’utilisation du télé-travail dans les zones considérées à risque. Afin d’encourager l’exécution normale de l’activité de travail, le décret permet, de manière extraordinaire, l’activation du télé-travail même en l’absence d’un accord individuel. Cependant, cette solution est souhaitable pour une période limitée. Si la situation continue, l’impact sur l’emploi pourrait dépasser 60.000 emplois.
Une crise majeure au niveau mondial
Les conséquences pour l’économie dans le monde sont imprévisibles et pourraient être très graves. L’OCDE estime une perte du produit intérieur brut mondial de 2,4% en 2020, soit une baisse d’un demi-point par rapport au 2019. En Europe, où l’interdépendance entre les pays est très intense, il y a le risque d’une forte perte d’activité économique qui ne fera qu’augmenter le risque d’une récession potentiellement plus dangereuse que la crise financière de 2008.